Présentation du poivre de Selim
Je suis le fruit d’un arbre immense qui pousse en Afrique tropicale et qui peut mesurer jusqu’à 20 m de hauteur. Je pousse en grappe et je ressemble à un haricot qui mesure de 3 à 5 cm et qui contient entre 5 et 8 de mes graines. Je suis de couleur noire. Ce que l’on appelle le poivre ou la baie de Selim, c’est à la fois les graines et la gousse.
Histoire du poivre de Selim
J’étais très apprécié en Europe avant l’arrivée du poivre noir, très certainement le poivre de Malabar au XVIe siècle. Je revenais cependant régulièrement dans les cuisines, surtout quand il devenait plus difficile de s’approvisionner en poivre noir. Ma dernière apparition date de la Seconde Guerre mondiale, et ce jusqu’à la fin des années soixante. On me redécouvre aujourd’hui pour mes valeurs gustatives.
Les saveurs du poivre du Selim
Il faut déjà noter que toutes mes propriétés gustatives et olfactives se trouvent dans ma cosse fibreuse (et non dans mes graines qui n’ont quasiment aucun goût). Au nez, c’est déjà une odeur de résine de bois qui domine, ensuite apparaît une légère senteur de noix de coco musquée et boisée.
En bouche, c’est toujours la résine qui apparaît en premier accompagnée d’un subtil mélange de girofle, de feuille d’eucalyptus et de poivre de cubèbe. Ma saveur évolue ensuite vers des tonalités proches de la fleur de macis et la muscade, le tout avec une jolie impression de fraîcheur.
Je ne pique presque pas. Pour exhausser mes saveurs, on me fume lors du processus de séchage.
L’utilisation du poivre de Selim en cuisine
On me trouve dans le commerce en gousse. Ce sera à vous de me piler au mortier ou de me réduire en poudre avec un moulin à café ou à muscade, par exemple, l’opération est plus délicate, de par le côté filandreux de mes gousses, avec un moulin à poivre.
Un petit conseil préalable, moulu il est préférable de m’ajouter en fin de cuisson surtout dans vos plats en sauce.
En Afrique, on m’emploie en cuisine comme le poivre noir.
Comme de nombreux poivres ou baies, je m’accorde parfaitement avec les viandes surtout les volailles, avec les légumes en fondue, rissolés ou en purée. Sur une choucroute… je fais merveille !
Je serai aussi excellent sur vos crustacés et autres fruits de mer.
En ce qui concerne les desserts, avec le chocolat je sais être divin.
Vous voulez épater vos convives ? Servez un café Touba pour finir en beauté le repas. La recette en est très simple. Il vous suffit de concasser ou de moudre 20 gousses (entières), de les mélanger avec 40 g de café arabica et de préparer votre café comme d’habitude. Pour encore plus de saveurs et d’arômes, vous pouvez ajouter du clou de girofle moulu. Bonne dégustation !
Le saviez-vous ?
Alexandre Dumas (1802 – 1870) était petit fils d’aubergiste et féru de gastronomie. En 1869, il entreprend l’écriture d’un « Grand Dictionnaire de cuisine ». Il part avec sa cuisinière à Roscoff pour s’y atteler sérieusement. Dans cet ouvrage s’entremêlent des recettes, des souvenirs personnels, des anecdotes et des réflexions en tout genre. Voici un petit extrait de son article sur le poivre : « Comme c’est un stimulant des plus énergétiques, on ne l’emploie que modérément dans la bonne cuisine, et les personnes nerveuses et impressionnables doivent même s’en abstenir. »
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